Douleurs persistantes après embolisation des varices pelviennes

L’embolisation des varices pelviennes soulage la plupart des femmes atteintes de douleurs chroniques liées au syndrome de congestion pelvienne. Mais parfois, la douleur persiste malgré le traitement, ce qui peut être source d’inquiétude et de frustration. Bonne nouvelle : cette situation n’est pas une fatalité. Dans la majorité des cas, il existe des explications claires et des solutions efficaces pour retrouver une vie quotidienne sans douleur.

Quand l’embolisation ne suffit pas toujours

L’embolisation des varices pelviennes est aujourd’hui le traitement de référence du syndrome de congestion pelvienne, une pathologie encore trop souvent sous-diagnostiquée.
En bloquant les veines pathologiques responsables de la stagnation du sang, elle soulage efficacement la douleur chez la majorité des femmes.

Cependant, certaines patientes continuent à souffrir après l’intervention. Ces douleurs peuvent être déroutantes et décourageantes. Mais il est important de rappeler une chose essentielle : cela ne signifie pas que tout est perdu. Dans la plupart des cas, il existe une explication et surtout une solution.

Pourquoi la douleur peut-elle persister après une embolisation ?

Il existe plusieurs raisons possibles. Certaines tiennent au traitement initial, d’autres à l’anatomie de la patiente, et d’autres encore à la coexistence d’autres pathologies.

Un traitement incomplet

Dans de nombreux cas, seules les veines ovariennes principales sont traitées. Or, les douleurs sont parfois causées par des varices utérines, vaginales, périnéales ou pudendales.
Ces réseaux veineux plus profonds ou plus diffus ne sont pas toujours accessibles par les voies classiques et peuvent continuer à alimenter les symptômes.

Le matériel utilisé lors du traitement

Toutes les techniques d’embolisation ne se valent pas.

  • Les coils (petits ressorts métalliques) n’obturent pas toujours toutes les branches veineuses.

  • La mousse sclérosante peut diffuser dans la circulation et sa durabilité est parfois limitée.

  • La colle biologique (n-butyl-cyanoacrylate), en revanche, permet une occlusion stable, complète et durable, y compris dans des réseaux très fins.

Une anatomie veineuse particulière

Chaque femme a un réseau veineux unique. Certaines présentent des anastomoses (connexions) multiples ou un développement veineux atypique. Dans ces cas, un traitement classique peut laisser passer des zones actives responsables de douleurs.

Une autre cause associée

Toutes les douleurs pelviennes ne sont pas d’origine veineuse.
L’endométriose, les fibromes utérins, certaines pathologies digestives ou encore des troubles musculosquelettiques peuvent également provoquer des symptômes similaires. D’où l’importance d’un diagnostic global et multidisciplinaire.

Quelles solutions en cas de douleurs persistantes ?

Une réévaluation spécialisée

La première étape est de revoir l’ensemble du dossier : imageries, compte rendu opératoire, évolution des symptômes. Cela permet de comprendre si l’embolisation a été incomplète, mal ciblée ou si une autre cause est en jeu.

Une nouvelle embolisation ciblée

Si la cause est veineuse, il est souvent possible de réaliser une seconde embolisation plus complète :

  • Accès endovaginal : permet d’atteindre les varices profondes de l’utérus et du vagin.

  • Accès périnéal : adapté aux varices périnéales et pudendales.

  • Colle biologique : utilisée pour garantir une occlusion stable et durable, même dans les varices très fines.

Ces techniques, réservées aux centres spécialisés, offrent de très bons résultats chez des patientes ayant déjà eu un premier traitement.

Une prise en charge multidisciplinaire

Parce que toutes les douleurs pelviennes ne sont pas liées aux varices, une évaluation conjointe avec un gynécologue, un phlébologue et un radiologue interventionnel permet de proposer une solution adaptée à chaque patiente.

Comment reconnaître une douleur anormale après embolisation ?

Après l’intervention, il est normal de ressentir une gêne ou une douleur transitoire liée à l’inflammation. Mais au-delà de quelques semaines, la persistance de certains signes doit faire envisager un bilan complémentaire.

Les symptômes fréquents incluent :

  • douleurs pelviennes chroniques comparables à celles ressenties avant le geste,

  • sensation de lourdeur ou de pesanteur dans le bassin, surtout en position debout prolongée,

  • douleurs pendant ou après les rapports (dyspareunie),

  • varices visibles au niveau de la vulve, du périnée ou des cuisses.

Si ces symptômes persistent, il est recommandé de consulter à nouveau.

Quels examens pour comprendre l’origine des douleurs ?

Un centre expert pourra proposer :

  • Échographie Doppler : première approche pour visualiser la circulation veineuse.

  • IRM pelvienne : permet une cartographie fine des varices et de leur extension.

  • Phlébographie diagnostique : examen de référence, réalisé en radiologie interventionnelle, qui montre précisément quelles veines sont encore pathologiques.

Ces examens orientent la stratégie thérapeutique adaptée.

Quels résultats attendre ?

Les patientes reprises en traitement avec ces techniques avancées obtiennent généralement une amélioration significative de leurs symptômes.
Dans certains cas, la disparition quasi complète des douleurs est observée quelques mois après le geste.

Notre centre a pris en charge de nombreuses femmes en situation d’échec ou de récidive, et les résultats obtenus font aujourd’hui l’objet de publications dans des revues scientifiques internationales.

Conseils pratiques pour les patientes

  • Ne restez pas seule avec votre douleur : parlez-en à un spécialiste.

  • Notez vos symptômes (fréquence, intensité, facteurs aggravants) pour aider au diagnostic.

  • Consultez dans un centre expert pour bénéficier d’un avis éclairé et de techniques avancées.

  • Gardez confiance : la douleur persistante n’est pas une fatalité, des solutions existent.